Le Forum Crans Montana a fait de Dakhla un haut lieu de débat autour du thème de la coopération Sud-Sud. En quoi cette coopération est-elle importante ?

L’avenir du monde aujourd’hui, c’est la coopération Sud-Sud ! La ceinture Sud-Sud, c’est d’abord le génie des populations sud-américaines. Alors que cette région connait des handicaps économiques et financiers, les sud-américains restent extrêmement agressifs et innovants. Cette ceinture passe ensuite par l’Afrique où se trouve le plus grand réservoir de ressources naturelles et surtout de ressources naturelles ouvertes sur la mer. Il est important de noter que les seuls gisements pétroliers qui débouchent sur la mer, sont situés dans ce continent. La ceinture englobe aussi les pays du Golfe Persique où se trouvent les réserves financières. Viennent ensuite l’Inde, la Malaisie, Singapour, La Chine,… On peut dire sans détour que la ceinture Sud-Sud est l’endroit où se trouve la croissance. Les pays du Sud ont contribué à plus de la moitié de la croissance mondiale ces dernières années.
Les pays du Nord qui traditionnellement assistaient ceux du Sud sont tous en faillite. La coopération Nord-Sud se réduit à des choses beaucoup plus limitées aujourd’hui. La vraie richesse, c’est le Sud. En stimulant cette coopération Sud-Sud, on peut permettre en Afrique, notamment aux pays les plus riches en matière de ressources naturelles, de ne plus être les plus pauvres de la planète.
L’industrie énergétique et le développement durable feront l’objet d’un programme spécial de la 6ème édition du Forum. Quel regard portez-vous sur la stratégie nationale de développement durable ?

Le Maroc est un exemple de gouvernance, un exemple de vision. Avec de l’eau, du sable et du vent, le pays a accompli un développement considérable et continue dans la voie du progrès. Le pays donne un exemple de vision opérationnelle et de volonté gouvernementale. Il sert aussi d’exemple en matière de choix d’investissements à la fois importants et judicieux.
Du côté du développement durable, le bilan est positif. D’abord parce que le Maroc est parti de zéro. Ensuite, le pays a été capable de créer la centrale Noor (Centrale solaire thermodynamique, N.D.L.R) mais aussi des fermes éoliennes. Tout un ensemble d’exemples démontrent que le Maroc tire avantage de la richesse naturelle.
La femme africaine sera au centre des travaux de la 6ème édition du Forum Quelles sont les raisons qui motivent le choix du genre comme thème central ?

La société africaine repose aujourd’hui entièrement sur le sérieux, l’activité et la fiabilité de la femme et ce n’est pas attaquer la gent masculine que de dire cela. Prenons l’exemple du micro-crédit, 95% des femmes remboursent leurs prêts alors que seuls 5% des hommes le font. La femme est aujourd’hui le noyau de la cellule familiale, qui elle-même est la cellule de base de la société. Il est important de rappeler que c’est la femme qui se préoccupe de nourrir sa famille, d’élever ses enfants et qui se retrouve face à la nécessité de lutter éventuellement contre le phénomène de la radicalisation. Aider et soutenir la femme africaine dans son effort d’émancipation et d’autonomisation est une nécessité. Enfin, l’Afrique compte aujourd’hui des femmes chefs d’Etats, des premiers-ministres, des ambassadrices, etc. Certains pays africains figurent parmi les 20 pays du monde ayant le plus de femmes au Parlement. En matière d’égalité de genre et d’autonomisation des femmes, l’espoir est permis.